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Le rideau tombe sur les syndicats en Belarus

Inséré sur le site web de l'UITA le 26-Sep-2002

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Le « Congrès extraordinaire » bidon de la FTUB (Federation of Trade Unions of Belarus), tenu les 19 et 20 septembre, a officialisé la destruction du mouvement syndical indépendant sous le régime autocratique du président de ce pays, Aleksander Lukashenko. En fait, le mouvement syndical avait disparu le 10 septembre, avec la mainmise étatique sur le Syndicat des travailleurs agro-industriels. À cette occasion, le président du syndicat Aleksander Yaroshuk – reconnu comme un opposant acharné aux politiques sociales de Lukashenko – avait été déposé à la suite de manipulations de la police et de chantage. Il a alors été remplacé par le candidat du Ministère de l’Agriculture, qui jouissait du soutien des forces de sécurité de l’État.

Le passage de la FTUB sous le contrôle complet de l’État a été officialisé à l’occasion du Congrès extraordinaire, la plus grande centrale syndicale nationale étant alors purgée de ses derniers éléments jugés «peu fiables» par le pouvoir politique. Dans la plus pure tradition stalinienne, le soi-disant congrès s’est déroulé en suivant scrupuleusement le scénario préparé. Il n’y a pas eu d’élection à la présidence: l’apparatchik Leonid Kozik, imposé à ce poste en juillet en violation flagrante des statuts de l’organisation, a simplement demandé aux délégués/es complaisants/tes de confirmer son autorité. Kozik dirige également l’Association pour l’amitié entre le Belarus et l’Iraq.

Lukashenko, présent au congrès à titre de délégué (trois syndicats se sont disputé cet honneur), a ouvertement déclaré que les syndicats du Belarus devaient être «intégrés aux autorités gouvernementales». Il a également averti l’OIT (dont le Comité sur la liberté syndicale examine présentement les violations massives de la liberté syndicale par son gouvernement) de ne pas «pousser le gouvernement trop loin». Il a ensuite récompensé les délégués/es obéissants/tes en rétablissant le précompte syndical, qu’il avait aboli par décret présidentiel dans sa guerre contre les syndicats. Kozik a ensuite déclaré qu’il n’y avait de place que pour une seule organisation syndicale dans le pays, signalant ainsi le début des opérations de nettoyage contre les dernières structures syndicales indépendantes encore en place hors de la FTUB en Belarus.

Comme nous l’avions écrit à la suite de la mainmise par Lukashenko sur notre affiliée, le Syndicat des travailleurs agro-industriels, «Nous sommes fermement convaincus qu’aucune force ne peut réprimer indéfiniment les aspirations des travailleurs/euses et de la société civile démocratique. L’UITA continuera d’appuyer et de travailler activement avec les organisations syndicales indépendantes du Belarus qui représentent les travailleurs/euses de ce pays, plutôt que le gouvernement ou la police. Nous prions instamment les affiliées d’informer leurs centrales nationales et leurs gouvernements de l’appesantissement de la dictature de Lukashenko et de manifester leur solidarité et leur soutien envers les syndicalistes et tous/tes ceux/celles qui travaillent à établir la démocratie en Belarus».

Nous ne pouvons qu’ajouter qu’il est temps maintenant pour toutes les organisations syndicales qui ne l’ont pas encore fait de refuser toute reconnaissance aux syndicats bidons de Lukashenko et tout contact avec eux.