IUF logo; clicking here returns you to the home page.
UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier



La criminalité financière et le vandalisme corporatif menacent l’emploi de centaines de travailleurs/euses de Parmalat

Inséré sur le site web de l'UITA le 12-Jan-2004

Envoyer cet article à une connaissance.

Au cours de la dernière décennie, Parmalat a été transformée d’une petite entreprise laitière familiale du Nord de l’Italie en un géant mondial de l’agroalimentaire employant 36 400 personnes dans 30 pays. Une frénésie d’acquisitions mondiales a donné à Parmalat de vastes activités dans le secteur des produits laitiers, des jus et de la boulangerie, qui s’étendent de l’Australie jusqu’aux États-Unis et au Canada de même qu’en Argentine et au Brésil, alors même qu’elle devenait la plus grande entreprise laitière d’Italie.

Cette expansion ne s’est pas accompagnée d’injection d’argent frais dans les entreprises acquises, mais plutôt d’un processus de concentration et de rationalisation qui s’est traduit par des fermetures d’usines et des pertes d’emplois. Le plus souvent, et en particulier hors d’Europe, l’arrivée de Parmalat a entraîné une détérioration des relations de travail. Lorsque les organisations syndicales ont tenté de syndiquer les travailleurs/euses de Parmalat, elles ont souvent été accueillies avec hostilité et par des tentatives agressives de les tenir à l’écart.

Il a maintenant été révélé que ces acquisitions ont été financées par des actifs inexistants censés résider dans des comptes offshore appartenant à une série de sociétés de portefeuilles opaques. Les normes notoirement déficientes de l’Italie en matière de comptabilité et de régie d’entreprise ont été encore affaiblies au cours des dernières années par des lois corrompues visant à protéger les manipulations financières frauduleuses de l’empire médiatique du premier ministre italien Berlusconi.

Alors que Parmalat a été déclarée insolvable et que son ex-PDG Callisto Tanzi a été arrêté pour interrogatoire, une nouvelle loi italienne protégera la société de ses créanciers durant 120 jours afin de lui permettre de préparer un plan de réorganisation. Il est toutefois largement anticipé que plusieurs sinon la totalité des entreprises acquises durant la frénésie mondiale d’achats devront éventuellement être vendues ou liquidées, menaçant ainsi les emplois, les conditions de travail et les droits syndicaux de leurs employés/es.

Le secrétaire général de l’UITA, Ron Oswald, n’a pas mâché ses mots pour commenter la situation: « La protection de l’emploi et du gagne-pain des travailleurs/euses doit avoir la priorité absolue sur toutes autres considérations. Les travailleurs/euses ne doivent pas être encore une fois les victimes des grossières erreurs de gestion et des activités criminelles alléguées de ceux qui étaient chargés de diriger la société. L’UITA fera vigoureusement campagne pour la protection des droits de ses membres partout où Parmalat exerce ses activités dans le monde. Les droits et les intérêts des travailleurs/euses doivent figurer au premier plan de tout arrangement financier ou de toute acquisition pouvant survenir à l’issue de cet autre exemple outrageux de vandalisme corporatif. »

L’UITA s’inquiète depuis plusieurs années de la conduite de Parmalat en matière de relations de travail, en particulier dans son expansion hors d’Italie. Les affiliées de l’UITA représentant des travailleurs/euses de Parmalat de huit pays sur quatre continents se sont réunies au Centre de formation des TCA à Port Elgin, dans la province de l’Ontario au Canada les 27-28 septembre 2003 afin de discuter de stratégies et convenir d’une position commune au sein de Parmalat.

Les participants/tes ont convenu que le rendement de la société en matière de relations de travail constituait un problème mondial appelant une réponse mondiale fondée sur la force collective et la solidarité des organisations syndicales. Les participants/es ont adopté une stratégie et un plan d’action comprenant des recommandations en vue d’un travail plus poussé et de l’engagement par les affiliées à appuyer activement les efforts de l’UITA en vue d’engager Parmalat dans des négociations visant la reconnaissance de normes minimales sur les droits syndicaux et la reconnaissance des organisations syndicales.

La crise qui touche actuellement Parmalat ajoute une urgence extrême à ce programme en faisant de la défense des emplois, des conditions de travail et des droits syndicaux fondamentaux une priorité de premier ordre pour l’UITA et ses affiliées. Cela restera vrai, que les activités soient cédées à d’autres entreprises ou qu’elles demeurent partie d’une Parmalat réorganisée ou d’une société remplaçante.