Musim Mas contraint le syndicat � l�abandon par la faim

Ins�r� sur le site web de l'UITA le 13-Jun-2006

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Le 12 juin, l�UITA et l�IBB ont publi� la d�claration conjointe ci-dessous sur le � r�glement � annonc� par la soci�t� et leur d�termination � poursuivre la lutte pour la lib�ration des Six de Musim Mas.

La faim est une arme tr�s efficace entre les mains d�une organisation puissante r�solue � emp�cher par tous les moyens les travailleurs/euses de se syndiquer.

Depuis janvier dernier, l�UITA et l�Internationale des travailleurs du b�timent et du bois (IBB) ont particip� � une campagne internationale d�appui aux travailleurs/euses victimis�s/es � la suite d�un gr�ve � la plantation d�huile de palme Pelalawan de Sumatra, en Indon�sie, propri�t� de Musim Mas, la plus grande soci�t� productrice d�huile de palme au monde. En r�ponse au soutien international croissant re�u par la campagne, la soci�t� a maintenant pris des mesures afin d�exploiter la situation d�sesp�r�e des travailleurs/euses.

Afin de se d�barrasser d�une organisation syndicale nouvellement form�e � SP Kahutindo PT Musim Mas, une organisation qui n�est pas affili�e � l�UITA - Musim Mas a cong�di� plus de mille membres du syndicat en guise de repr�sailles pour une gr�ve tenue en septembre, chassant les travailleurs/euses de leurs maisons et leurs enfants des �coles, et faisant arr�ter et condamner six dirigeants syndicaux. Ces six hommes �coulent actuellement des peines d�emprisonnement de 14 mois � deux ans pour avoir commis le � crime � de tenter d�exercer leurs droits collectifs � titre de travailleurs.

Malgr� les tactiques tr�s dures employ�es par la soci�t� pour briser le syndicat, un nombre important de travailleurs/euses ont r�sist� aux efforts men�s par la soci�t� pour leur faire renoncer � leurs droits et � leur adh�sion au syndicat en �change d�une indemnit� financi�re en compensation de leur licenciement ill�gal. Pris entre une entreprise apparaissant toute puissante, un pouvoir judiciaire notoirement corrompu, des familles � nourrir et des enfants priv�s/es de scolarisation, le syndicat nous a inform� que les quelques 200 travailleurs qui luttaient encore ont accept� le 7 juin l�indemnit� financi�re offerte par la soci�t� pour la perte de leur emploi. En �change, le syndicat a accept� d�abandonner tout recours contre la soci�t�, ce qui signifie qu�il n�est plus possible de contester les licenciements massifs en appel. L�indemnit� vers�e correspond � environ USD 123 par travailleur/euse � l��quivalent de six semaines de salaire.

Nous avons �galement �t� inform�s que les six dirigeants syndicaux emprisonn�s avaient sign� des accords individuels avec Musim Mas. Les accords ne contiennent aucune disposition pr�voyant leur lib�ration et stipulent que les six dirigeants syndicaux renoncent � leurs droits d�en appeler et de faire annuler leur condamnation.

L�UITA et BWI sont extr�mement pr�occup�s par les circonstances dans lesquelles ces accords ont �t� obtenus et par les conditions de d�tention en g�n�ral des six dirigeants syndicaux. Aucun prisonnier, en particulier si sa famille ne re�oit aucune aide, ne peut �tre r�put� s�engager librement dans des n�gociations.

Le r�glement de ce dossier survient certainement � un moment opportun pour la soci�t� et le gouvernement indon�sien. Musim Mas, qui compte un repr�sentant au sein de la d�l�gation indon�sienne � la Conf�rence internationale du travail (CIT) de 2006 de l�Organisation internationale du travail des Nations unies, utilise les accords dans le cadre d�une campagne agressive de relations publiques visant � faire valoir les relations de travail � positives � au sein de la soci�t�. Dans un communiqu� de presse dat� du m�me jour que les accords, Musim Mas proclame sans retenue �tre � �tr�s satisfaite de la signature de l�entente avec Kahutindo. La question a ainsi �t� r�solue conform�ment aux lois du travail de l�Indon�sie� et dans le respect de la r�glementation du pays �.

Le gouvernement � contest� � la Conf�rence en raison des violations r�p�t�es des conventions de l�OIT sur la libert� syndicale � utilise lui aussi l�entente comme exemple de l�excellence des relations de travail en Indon�sie. Dans le m�me communiqu� de presse citant Musim Mas, un fonctionnaire du minist�re de la Main-d��uvre d�clare que l�entente intervenue � contribuera � l�am�lioration des relations de travail dans l�industrie de l�huile de palme. L�industrie a apport� une contribution importante au d�veloppement socio-�conomique tant � l��chelle du pays qu�� celui des collectivit�s locales �.

Ces d�clarations sont � rapprocher de la r�alit� du cong�diement brutal de mille travailleurs/euses, de leur expulsion de leurs foyers et de leurs �coles, et de l�emprisonnement de six leaders syndicaux qui dorment aujourd�hui sur un plancher de b�ton et qui sont compl�tement � la merci de leurs gardiens. L�efficacit� de notre campagne a transparu dans la volont� nouvelle de la soci�t� de rencontrer une organisation syndicale qu�elle avait jusque l� refus� de reconna�tre et tent� par tous les moyens de d�truire. C�est � ce point critique que Musim Mas a choisi d�exploiter la situation d�sesp�r�e des travailleurs/euses.

L�UITA et BWI condamnent vivement la fa�on dont Musim Mas a profit� de la situation des travailleurs/euses sans emploi et les a forc�s/es � signer une entente qui ne leur apporte rien et qui ratifie la brutalit� de la soci�t�. L�UITA et BWI expriment bien haut leur solidarit� et leur engagement envers les travailleurs/euses qui ont depuis l�an dernier lutt� courageusement contre Musim Mas afin de faire appliquer les droits humains fondamentaux et obtenir la reconnaissance de leur syndicat, conform�ment aux normes internationales de l�OIT. Nous continuerons d�appuyer ces travailleurs/euses dans toute action future qu�ils/elles choisiront d�entreprendre dans leur lutte en faveur des droits syndicaux. Aucune � entente � ne nous emp�chera de continuer � faire campagne pour la lib�ration imm�diate des six syndicalistes emprisonn�s. Lib�rez les Six de Musim Mas!