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Les dirigeants du syndicat de l�h�tel Pearl Continental de Karachi lib�r�s sous caution; la campagne antisyndicale se poursuit

Ins�r� sur le site web de l'UITA le 09-Apr-2002

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Les derniers responsables du syndicat de l�h�tel Pearl Continental de Karachi encore emprisonn�s ont �t� lib�r�s sous caution le 21 mars. � leur sortie de prison, ils ont �t� accueillis par une grande foule de travailleurs/euses et de militants/tes du syndicat, mais ils n�ont pu reprendre leurs emplois, leurs contrats de travail ayant �t� officiellement rompus le 2 mars � pr�s de deux mois apr�s le d�but de leur d�tention injustifi�e � par la direction sous le pr�texte que leurs postes ne pouvaient �tre laiss�s vacants plus longtemps.

Le secr�taire g�n�ral du syndicat, Ghulam Mehboob, le secr�taire conjoint Bashir Hussain et le vice-pr�sident Aurangzeb �taient les derniers d�un groupe de membres et de responsables du syndicat arr�t�s ou d�tenus par la police � la suite d�un �trange incendie survenu � l�h�tel le 6 janvier. Les circonstances ayant entour� l�arrestation et la d�tention des dirigeants syndicaux, au beau milieu d�une campagne antisyndicale vicieuse men�e par la direction de l�h�tel, donnent � penser que la direction et la police se sont entendues pour mener une op�ration antisyndicale.

La direction de l�h�tel de Karachi m�ne une campagne d�intimidation contre le syndicat depuis septembre dernier, au moment o� le syndicat fut inform� qu�une diminution des r�servations obligeait l�h�tel � licencier tous les travailleurs/euses occasionnels/les et temporaires et � r�duire d�une journ�e par semaine le temps de travail pay� aux employ�s/es permanents/tes. Le syndicat avait alors demand� l�ouverture de n�gociations, mais la direction avait ignor� la demande et annonc� le licenciement de 350 travailleurs/euses occasionnels/les, sans que le syndicat ou les travailleurs/euses n�en aient �t� inform�s/es pr�alablement. La lettre de licenciement avait �t� publi�e dans un quotidien le 8 novembre, et l�acc�s � l�h�tel avait �t� refus� aux travailleurs/euses lorsqu�ils/elles s��taient pr�sent�s/es au travail le lendemain.

Le syndicat, avec l�appui du Bureau de projet de l�UITA au Pakistan, a r�pondu par une campagne tous azimuts pour demander la r�int�gration des travailleurs/euses. Dans le cadre de la campagne, le vice-pr�sident du syndicat a �t� harcel� par la police et �t� victime d�une violente agression pr�s de son domicile.

Les arrestations et les d�tentions du 7 janvier (ill�gales en vertu des lois pakistanaises) ont marqu� une escalade importante du conflit. Un incendie, qui a caus� des dommages dans une partie de l�h�tel le 6 janvier, a d�abord �t� d�crit par la direction comme un incident de routine sans gravit�. La direction a par la suite inform� le poste de police du quartier � Karachi que des personnes non identifi�es �taient responsables de l�incendie. Le dimanche soir, la direction affirmait � la police que l�incendie constituait un acte de sabotage d�lib�r� de la part du syndicat, et le 7 janvier, les policiers de la CIA (Central Investigation Agency) pakistanaise pla�aient un groupe de dirigeants et de membres du syndicat en d�tention.

� la suite d�une s�rie de manifestations vigoureuses organis�es par le Bureau de projet de l�UITA au Pakistan et diff�rentes organisations du milieu syndical et des droits de la personne, quatre des syndicalistes d�tenus ont �t� rel�ch�s, mais les responsables restaient d�tenus. Le pr�sident du syndicat, Mohammad Nasir, a �t� lib�r� par la CIA dans la soir�e du 16 janvier, apr�s avoir �t� continuellement transf�r� d�un lieu de d�tention � un autre durant plusieurs jours. Lorsque Nasir s�est pr�sent� au travail le 21 janvier, il a appris qu�il avait �t� suspendu pour ne pas s��tre pr�sent� au travail durant sa d�tention!

Une semaine plus tard, le 23 janvier, la CIA lib�rait deux autres syndicalistes. Lorsqu�ils se sont pr�sent�s au travail, ils ont eux aussi �t� suspendus pour absent�isme. Par ailleurs, durant la campagne pour obtenir la lib�ration des responsables syndicaux, la direction de l�h�tel a annonc� un plan de r�organisation entra�nant le licenciement de 31 membres et dirigeants actifs du syndicat, incluant les dirigeants syndicaux Noor Wali, Ali Murad, Hidayatullah, Moin Khan et Nasreen Reshad, licenci�s sans pr�avis le 11 mars.

Dans le cadre de sa campagne de d�mant�lement du syndicat, la direction a engag� un processus l�gal d�annulation de la reconnaissance officielle du syndicat. La direction du travail a demand� au tribunal du travail d�appliquer cette annulation sans faire d�enqu�te, ce qui est ill�gal selon la loi du Pakistan. La direction de l�h�tel a �galement arr�t� la d�duction des cotisations syndicales � la source et stopp� le paiement du loyer du local syndical malgr� les dispositions de la convention collective en ce sens. Le syndicat a protest� contre ces initiatives aupr�s de la direction du travail, mais sans obtenir la moindre r�ponse officielle jusqu�ici.

Les employ�s/es de l�h�tel Pearl Continental et leur syndicat sont d�termin�s/es � poursuivre leur lutte contre les licenciements injustes et les violations des droits fondamentaux � l�h�tel. Ils poursuivent leur combat avec un large appui des organisations de d�fense des droits syndicaux et de la personne, y compris la conf�d�ration syndicale du Pakistan (Pakistan Worker Confederation - PWC) qui regroupe 10 centrales syndicales nationales du Pakistan, toutes unies dans leur demande de r�int�gration imm�diate des travailleurs/euses licenci�s/es et de retrait de toutes les accusations � l��gard de la plainte fallacieuse d�incendie.

Ce que vous pouvez faire


�crire au Ministre f�d�ral du Travail du Pakistan, afin d�exiger le respect des droits syndicaux � l�h�tel Pearl Continental et la fin de la pers�cution � l�endroit des travailleurs/euses et des responsables syndicaux de l�h�tel. Le licenciement de travailleurs/euses pour activit�s syndicales, outre qu�il constitue une violation des conventions de l�OIT, est ill�gal en vertu m�me des lois du Pakistan.

Vous pouvez vous inspirer de l�exemple ci-dessous. Veuillez transmettre au secr�tariat de l�UITA une copie de tout message envoy�. Si vous avez de la difficult� � vous connecter par le num�ro de t�l�copieur donn� ci-dessous, veuillez transmettre vos messages par courriel ([email protected]) ou t�l�copieur (+41 22 793 2238) au secr�tariat de l�UITA, qui se chargera de les faire suivre au bureau de l�UITA au Pakistan pour communication aux autorit�s comp�tentes.
Nous vous remercions � l�avance de votre appui et de votre solidarit�.

Exemple de t�l�copie exp�di�e � M. Owais Ghani, Ministre f�d�ral du Travail
T�l�copieur: +92 51 92 06 283/92 03 462


Monsieur le Ministre,

Je vous �cris pour vous faire par de ma profonde pr�occupation face aux graves violations des droits syndicaux survenues � l�h�tel Pearl Continental de Karachi. La direction de cet �tablissement m�ne une campagne antisyndicale belliqueuse depuis sa d�cision de licencier 350 travailleurs/euses occasionnels/les le 8 novembre de l�an dernier. Le syndicat repr�sentant les employ�s/es de l�h�tel Pearl Continental n�a pas �t� inform� � l�avance de cette d�cision, non plus que les employ�s/es licenci�s/es. La lettre de licenciement a �t� publi�e dans un quotidien le 8 novembre, et l�acc�s � l�h�tel a �t� refus� aux travailleurs/euses lorsqu�ils/elles se sont pr�sent�s/es au travail le lendemain. Le syndicat s�est �videmment oppos� � cette d�cision et a tent�, jusqu�ici sans succ�s, d�ouvrir des n�gociations sur cette question. Alors que le syndicat tentait de d�fendre les droits des travailleurs/euses occasionnels/les licenci�s/es, le vice-pr�sident du syndicat a �t� harcel� par la police et �t� victime d�une violente agression pr�s de son domicile.

Les mesures antisyndicales ont pris une nouvelle tournure � la suite d�un incendie suspect survenu � l�h�tel le 6 janvier. Dans une d�claration � la presse, la direction de l�h�tel a d�abord indiqu� qu�il s�agissait d�un accident de routine. Par la suite, la direction a d�clar� � la police que l�incendie �tait le r�sultat d�un acte de sabotage d�lib�r� de la part du syndicat: le7 janvier, les agents de la Central Investigation Agency pla�aient en garde � vue le pr�sident du syndicat, Mohammad Nasir, le vice-pr�sident Mohammad Ishaq, le secr�taire g�n�ral Ghulam Mehboob et huit autres dirigeants et membres du syndicat. Bien que huit d�entre eux aient finalement �t� lib�r�s, le secr�taire g�n�ral Ghulam Mehboob, le secr�taire conjoint Bashir Hussain et le vice-pr�sident Aurangzeg sont rest�s d�tenus jusqu�au 21 mars, date � laquelle ils ont �t� lib�r�s sous caution.

Mohammad Nasir et Mohammad Nawaz, deux des responsables syndicaux d�tenus ill�galement, ont �t�, et sont toujours, mis � pied sous le fallacieux motif d�absent�isme. Ghulam Mehboob, Bashir Hussain et Aurangzeb ont �t� licenci�s par la direction de l�h�tel � � l�instigation de qui ils avaient �t� arr�t�s � le 2 mars, alors qu�ils �taient toujours en d�tention. Les responsables syndicaux Noor Wali, Ali Murad, Hidayatullah, Moin Khan et Nasreen Reshad ont �galement �t� licenci�s sans pr�avis, le 11 mars. Trente et un membres et dirigeants actifs du syndicat ont r�cemment �t� licenci�s dans le cadre de ce que la direction appelle un plan de r�organisation. Tout tend toutefois � d�montrer que la direction souhaite simplement se d�barrasser des membres et responsables actifs du syndicat dans un effort pour �liminer le syndicat.

De tels licenciements sont ill�gaux en vertu des Conventions de l�OIT sur les doits syndicaux fondamentaux, que le gouvernement du Pakistan s�est engag� � respecter. Ils sont �galement ill�gaux en vertu des propres lois du Pakistan, et en particulier de l�Ordonnance de 1969 sur les relations de travail, qui stipule qu�aucun/e travailleur/euse ne peut �tre licenci�/e pour activit�s syndicales.

Une autre preuve de la volont� de la direction de passer outre toute loi dans sa d�termination d��liminer le syndicat est la demande formul�e aupr�s de la direction du travail d�annulation de la reconnaissance officielle du syndicat et la d�cision unilat�rale qu�elle a prise de supprimer la retenue des cotisations syndicales � la source. La direction refuse maintenant aussi de payer le loyer du local syndical, disposition pourtant inscrite dans la convention collective. La direction du travail a soumis au tribunal du travail une requ�te en annulation de la reconnaissance l�gale du syndicat, sans toutefois demander une enqu�te officielle, ce qui, � notre connaissance, est une violation de la loi du Pakistan.

En cons�quence, je vous prie d�intervenir pour assurer la restauration des droits fondamentaux des travailleurs/euses de l�h�tel Pearl Continental de Karachi et du syndicat qui les repr�sente. Tous les travailleurs licenci�s doivent �tre r�int�gr�s, les accusations concernant l�incendie retir�es et la direction de l�h�tel doit imm�diatement entreprendre des n�gociations de bonne foi avec le syndicat des travailleurs de l�h�tel Pearl Continental afin de r�gler tous les diff�rends par la n�gociation plut�t que par la r�pression.

Veuillez agr�er, Monsieur le Ministre, l�expression de mes sentiments distingu�s.