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Les travailleurs/euses du sucre défendent les droits syndicaux au Pakistan

Inséré sur le site web de l'UITA le 07-Jul-2003

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La nouvelle Fédération des travailleurs/euses du sucre du Pakistan a remporté une grande victoire contre les pratiques antisyndicales dans son premier défi important. La fédération a été fondée les 17 et 18 mai avec l’appui de l’UITA, dans un effort visant à mettre fin aux divisions historiques qui ont affaibli le mouvement syndical pakistanais et à jeter les fondations d’une structure unifiée de syndicalisation et de négociation pour les travailleurs/euses du sucre, confrontés/es à la surcapacité, à la restructuration et à la répression.

Le 19 mai dernier, lendemain de la réunion de fondation de la fédération, le président nouvellement élu de cette fédération, Abdus Salam Memon, était informé par la direction de la sucrerie du Fonds de prévoyance de l’Armée de Badin, dans la province de Sindh, de la dissolution du syndicat de l’usine, dont il était également le président. La direction de l’usine a présenté à Memon et aux autres dirigeants syndicaux une lettre du Directeur des fermes du Fonds de prévoyance de l’armée exigeant l’abolition immédiate du syndicat, sous le prétexte que la sucrerie était la seule entreprise du Fonds de prévoyance dont les employés/es étaient syndiqués/es. Le directeur général par intérim a ensuite ordonné au syndicat – qui existe depuis que l’usine a commencé ses activités en 1983 – de fermer ses bureaux et de mettre fin à ses activités, précisant qu’il aurait recours à la force si le syndicat refusait de se conformer à la décision. Les directeurs d’usines ont ensuite reçu l’ordre de mettre fin aux relations avec le syndicat et de cesser toute communication avec les dirigeants/tes élus/es.

Par l’entremise du bureau de liaison de l’UITA au Pakistan, le syndicat a fait appel à la solidarité syndicale internationale, tout en se lançant dans une vigoureuse campagne. L’AWSMWU (Army Welfare Sugar Mills Workers' Union/Syndicat des travailleurs/euses de la sucrerie du Fonds de prévoyance de l’armée), a tenu deux assemblées générales par jour, organisé des marches et des manifestations et tenu une grève de la faim limitée le 23 juin devant l’immeuble du Badin Press Club.

Le 26 juin, la direction a demandé une rencontre avec le syndicat qu’elle avait tenté de dissoudre et indiqué qu’elle acceptait de reconnaître le syndicat à titre de représentant légitime des travailleurs/euses. Le syndicat dispose maintenant d’un accès total à ses bureaux de l’usine et peut tenir des réunions et des assemblées générales selon les besoins.

Comme la direction de l’usine avait formellement demandé à la Commission nationale des relations de travail (CNRT) la révocation de l’enregistrement du syndicat, la situation juridique du syndicat dépend toujours d’une décision de cet organisme. Le syndicat est confiant d’obtenir une décision favorable, la demande de retrait d’enregistrement présentée par la direction ayant été fondée sur un dossier semblable touchant le syndicat d’une cimenterie du Fonds de prévoyance de l’armée, dont le retrait d’enregistrement a été renversé en cours d’appel en 2001. Le syndicat conteste également les mesures disciplinaires prises à l’encontre de deux dirigeants syndicaux et les transferts internes au sein de l’usine de 36 membres du syndicat. La CNRT a ordonné à la direction de ne plus faire de transferts internes.

Selon le syndicat, la réponse internationale à l’appel à la solidarité internationale lancé par l’UITA a fortement contribué aux pressions qui ont amené la société à revenir sur sa décision.