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UITA
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Le gouvernement indonésien doit écouter les Nations Unies : mettez fin aux attaques contre le syndicat du sucre!

Inséré sur le site web de l'UITA le 22-Jun-2006

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L’organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies a lancé un message sans équivoque au gouvernement de l’Indonésie. Les autorités, dit l’OIT, doivent agir immédiatement pour mettre fin aux pratiques antisyndicales des employeurs privés et publics du secteur du sucre à l’encontre de l’affiliée de l’UITA FSPM TG, en commençant par la réintégration immédiate du président du syndicat Daud Sukamto, congédié illégalement.

FSPM TG, constituée en février dernier, est une fédération regroupant les organisations syndicales de raffineries de sucre, de plantations et de distilleries appartenant à l’entreprise privée et à l’État. Daud Sukamto, qui dirigeait le syndicat local de la plantation Gunung Madu à Sumatra, a été élu à la présidence de FSPM TG lors du congrès de fondation de la fédération. Le 14 mars, il a annoncé que son syndicat local quittait le SPSI, organisation syndicale établie sous la dictature militaire. Peu de temps après, il était suspendu de son poste, puis formellement licencié avec l’autorisation du gouvernement le 21 juin, après le rejet de son appel contre sa suspension. Immédiatement après son congédiement, lui et sa famille étaient expulsés de la maison qui leur était fournie par la plantation Gunung Madu. Depuis lors, il habite avec sa famille dans un logement d’une seule pièce et a subi trois crises cardiaques majeures. Gunung Madu, plus grande entreprise sucrière d’Indonésie, appartient à hauteur de 45 pour cent au Kuok Investment Group du milliardaire Robert Kuok, basé à Hong Kong. Les autres actionnaires sont des membres de la famille et des alliés de l’ex-dictateur Suharto. Le congédiement de Sukamto est un exemple classique de la collusion tripartite entre les employeurs, les syndicats fantoches et le gouvernement.


Élu président de la fédération indépendante des travailleurs/euses du sucre FSPM TG en février, Daud Sukamto a été suspendu de son poste à la raffinerie en mars et officiellement licencié en juin.

Le motif de son congédiement? Selon la société, Daud a commis une "faute grave" en recommandant aux membres du syndicat de rejeter une proposition présentée par la direction en janvier dans le cadre des négociations biennales sur le renouvellement de la convention collective. La décision administrative autorisant son congédiement a accepté la plainte et ignoré une décision bien connue de la Cour constitutionnelle du pays stipulant que les lois permettant un congédiement pour un tel motif étaient inconstitutionnelles et devaient être modifiées.

Le syndicat a réagi par des actions de protestation et des manifestations, avec le soutien des affiliées de l’UITA à travers le monde. L’UITA a déposé une plainte contre le gouvernement de l’Indonésie auprès du Comité de la liberté syndicale de l’OIT. Les pratiques antisyndicales n’ont toutefois pas pris fin avec le congédiement de Daud Sukamto.

Le harcèlement se poursuit, la direction et les syndicats fantoches faisant pression sur les syndicats locaux aux complexes PTPN X et XI, propriétés de l’État. Les autorités ont tenté d’invalider rétroactivement l’enregistrement légal de la fédération. Les syndicats fantoches ont émis des menaces de violence de plus en plus stridentes à l’encontre de la direction du FSPM et de l’UITA, en privé d’abord et publiquement ensuite. Les autorités refusant de réagir – informant l’UITA à titre officieux que des menaces ouvertes de violence à l’encontre de dirigeants/tes syndicaux/cales de mort ne signifiaient "pas grand-chose", l’UITA a alerté l’OIT. L’UITA a exigé, d'une part, une protection pour les représentants/tes de L’UITA et de FSPM TG ayant fait l’objet de menaces et d'autre part, des poursuites contre les fonctionnaires qui avaient proféré les menaces (avec copie au ministre de la Main-d’œuvre!). Aucune réponse officielle n’a été faite.

La fédération et les syndicats locaux n’ont pas cédé aux pressions; ils continuent de syndiquer les travailleurs/euses, mais font face à de nouvelles formes de persécution et d’intimidation. À la raffinerie Gempolkrep, la direction a appelé la police, qui a pris position à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine afin d’intimider les militants/tes syndicaux/cales en prévision de la saison de raffinage. Dans cette raffinerie et dans deux autres au moins, les travailleurs/euses saisonniers/ères qui ont pris part aux manifestations du 13 mars en faveur des droits syndicaux à Surabaya n’ont pas été rappelés/es au travail lorsque la saison a débuté. Les dirigeants syndicaux ont été mutés dans des lieux de travail éloignés de ceux de leurs membres. La direction et les syndicats fantoches dénoncent régulièrement la FSPM TG. La direction de l’une des raffineries du complexe PTPN XI a ordonné aux travailleurs/euses de s’engager sous serment à ne pas adhérer à l’organisation syndicale locale affiliée à la FSPM TG et à promettre allégeance à la politique et à la propriété de la société).


Les travailleurs/euses du sucre membres de la FSMP TG manifestent devant le Parlement provincial de Java-Est à Surabaya le 13 mars, appuyés par les travailleurs/euses de l’hôtellerie affiliés/es à l’UITA. Certains/nes membres du syndicat ayant pris part à la manifestation n’ont pas été rappelés/es au travail.

À la session de juin 2006 de la Conférence internationale du travail de l’OIT, le Comité de la liberté syndicale a rendu une décision claire en réponse à la plainte déposée par l’UITA (le texte complet de la décision est disponible sur le site Web de l’OIT en cliquant ici). Le Comité a accueilli en totalité la plainte de l’UITA et émis les recommandations suivantes :

  • Le Comité demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour réintégrer M. Sukamto à son poste sans perte de salaire ni d’indemnités et de le tenir informé à cet égard.

  • Le Comité demande au gouvernement de réviser l’alinéa 158(1)(f) de la loi de 2003 sur la main-d’œuvre à la lumière de l’arrêt rendu en l’espèce par la Cour constitutionnelle et de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que le terme "faute grave" ne soit pas interprété de manière à inclure des activités syndicales licites.

  • Le Comité demande fermement au gouvernement de diligenter sans délai une enquête indépendante sur les allégations de harcèlement, de menaces et de déclarations diffamatoires dans le but de faire toute la lumière sur les faits, de déterminer, le cas échéant, les responsabilités pénales, de sanctionner les coupables et d’empêcher que de tels faits se reproduisent. Il demande au gouvernement de le tenir informé à ce sujet.

FSPM TG et le bureau de l’UITA en Indonésie préparent de nouvelles interventions et manifestations afin de souligner les attaques incessantes contre les organisations syndicales indépendantes dans le secteur du sucre. Ils exigent que le gouvernement agisse avec fermeté et rapidité pour réintégrer Daud Sukamto et appliquer la décision de l’OIT.

Votre soutien est requis de toute urgence. Défendez la FSPM TG et le droit des travailleurs/euses du sucre en Indonésie de se doter d’organisations syndicales indépendantes et démocratiques pour défendre leurs moyens d’existence et l’avenir de l’industrie! Faites parvenir un message au gouvernement de l’Indonésie et à la direction de Gunung Madu afin d’exiger la réintégration immédiate de Daud Sukamto sans perte de salaire ni d’indemnités et l’application complète des recommandations de l’OIT. des copies de votre messages seront automatiquement transmises à la FSPM TG et à l’UITA.


Nous vous remercions à l’avance de votre solidarité et de votre soutien.