IUF logo; clicking here returns you to the home page.
UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


«Syndicats forts –travail sûr –aliments sains»: le 24ème Congrès de l'UITA

Inséré sur le site web de l'UITA le 29-May-2002

Envoyer cet article à une connaissance.

le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Mary Robinson a mis l'accent sur l'importance du thème des droits au 24ème Congrès

«Syndicats forts –travail sûr –aliments sains», tel était le slogan du 24e Congrès de l’UITA, qui s’est déroulé du 14 au 17 mai à Genève. Le slogan mettait l’accent sur les éléments communs des différentes luttes dans lesquelles l’UITA et ses affiliées sont engagées, dans les secteurs de l’UITA et les pays où l’UITA et ses affiliées sont actives. Au coeur de toutes ces luttes se trouve l’engagement de l’UITA pour la défense des droits fondamentaux – le droit de tous et toutes à une alimentation nourrissante en quantité suffisante, à la protection du mode de vie, à des aliments et à un milieu de travail sûrs, à des droits syndicaux et politiques – et la nécessité de défendre, de garantir et d’étendre ces droits par le renforcement permanent de l’UITA du point de vue sectoriel et politique.


Les délégués/es entérinent la politique de l’UITA sur la Chine: soutien aux syndicats indépendants, aucun contact avec l’ACFTU.

Plus de 420 délégués/es et observateurs/trices (dont 74,9% d’hommes et 25,1% de femmes) ont pris part aux travaux du Congrès, qui a adopté en quatre jours une importante série de modifications aux statuts et de décisions d’orientation qui guideront l’action de l’organisation au cours des cinq prochaines années.

Le Congrès a entre autres adopté une modification des statuts afin de fonder la représentation au sein des organes de l’UITA sur la base d’un système à trois niveaux en fonction du revenu national. Cette modification permettra aux syndicats des pays pauvres de disposer au sein de l’UITA d’une représentation reflétant davantage la réalité économique dans laquelle ils doivent fonctionner, tout en assurant une continuité, une stabilité et une efficacité maximale aux structures de l’UITA, à tous les niveaux.

Les autres modifications comprennent l’intégration formelle du comité femmes de l’UITA au sein des organes de l’UITA et l’adoption d’une nouveau mode de représentation des groupes professionnels sectoriels de l’UITA aux organes décisionnels.

Le travail du Congrès a été bonifié par l’inclusion dans le programme de trois discussions en tables rondes avec la participation de représentants/tes de l’UITA et de conférenciers/ères extérieurs/es à l’organisation. La première table ronde, intitulée «Rapports avec les sociétés transnationales: conflictuels, contractuels, ou les deux?» a réuni Manuel Rodriguez, vice-président de Chiquita Banana Group, Bernard Housset, directeur des projets sociaux du groupe Danone, et Jim Baker, du service des Entreprises multinationales de la CISL. Les intervenants et les délégués/es ont étudié l’expérience de l’UITA dans la négociation d’accords-cadres avec les sociétés transnationales, examiné les secteurs dans lesquels des progrès ont été réalisés, évalué les difficultés et exploré l’avenir des négociations au niveau international et la dure réalité de la mise en œuvre sur le terrain local.


Carol Pier de Human Rights Watch, un allié organisationnel important pour l’UITA.


Lors de la deuxième journée du Congrès, le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Mary Robinson a ouvert la discussion sur «La mondialisation et les droits humains». Madame Robinson a mis l’accent sur l’unicité des droits humains, y compris les droits sociaux, culturels et politiques, et souligné les dangers réels et potentiels de limitation des droits humains à la suite des événements du 11 septembre. Les autres intervenants, Guy Ryder (secrétaire général de la CISL), Ma Wei Pin (secrétaire régionale de l’UITA pour l’Asie/Pacifique), Gerard Greenfield (Hong Kong CTU) et Carol Pier (Human Rights Watch) ont parlé respectivement des droits syndicaux dans le contexte international d’aujourd’hui, des droits politiques en Asie, de la relation entre commerce et droits, et des droits des travailleurs/euses vus sous l’angle de droits de la personne. Chacun/e des conférenciers/ères a insisté sur l’unicité fondamentale des droits humains, sur la pertinence des droits humains à titre de valeur fondamentale et sur la nécessité absolue pour le mouvement syndical de s’acquitter de son obligation de garant de ces droits dans le monde aujourd’hui. Loin d’être une valeur abstraite, la lutte pour les droits humains sous-tend tout ce que nous faisons et tout ce pour lequel nous continuons de lutter.


Le secrétaire général de la CISL intervenant au cours de la table ronde devant le Congrès.


La table ronde de la troisième journée, sur le thème «Priorités de syndicalisation et rôle de l’UITA» réunissait Diana Holland (Transport & General Workers’ Union, Royaume-Uni), qui a parlé de l’expérience de la syndicalisation des femmes, Aage Jensen (RBF Danemark), des travailleurs/euses migrants/es et immigrés/es, Silvia Villaverde (Fédération des travailleurs/euses de la pâtisserie, confiserie, pizzerias et autres, Argentine) des jeunes travailleurs/euses, et Jyoti Macwan (Self-Employed Women's Association, Inde) sur l’expérience de SEWA de syndicalisation dans l’économie informelle. La discussion a mis en relief la nécessité absolue de déterminer des orientations pour la syndicalisation et la croissance des effectifs et a donné aux délégués/es et aux intervenants/es l’occasion de partager leurs expériences et les «meilleures pratiques» pour une syndicalisation réussie dans ces domaines.

Les rapports présentés par le secrétariat, les organisations régionales de l’UITA, les groupes professionnels et les délégués/es ont fourni une base solide pour évaluer le travail accompli par l’UITA au cours des cinq dernières années et déterminer des orientations tant pour le renforcement des politiques existantes, particulièrement dans des secteurs comme la syndicalisation au sein des sociétés transnationales, le recrutement, la santé et la sécurité au travail, que pour la détermination de nouveaux domaines de travail stratégique. Parmi les nombreuses résolutions qui contribueront à orienter les politiques et les activités de l’UITA durant les cinq prochaines années, on retrouve des résolutions sur la sécurité au travail et la sécurité des aliments, le commerce et l’investissement mondiaux, la réforme agraire, les organismes génétiquement modifiés, les travailleurs/euses migrants/tes et immigrés/es et le lancement d’une campagne en faveur du droit des organisations syndicales à s’engager dans des actions de solidarité internationales. Dans le domaine des droits humains et syndicaux, des résolutions fortes ont été adoptées sur la situation en Belarus, en Birmanie et en Chine, sur la complicité des gouvernements dans la violence communale au Gujurat (Inde), et sur la situation au Moyen-Orient.

Parmi les nombreux points saillants du Congrès, il faut noter l’intervention émouvante de Edi Hudiyanto, du syndicat des travailleurs/euses de l’hôtel Shangri-La de Djakarta, qui a décrit la lutte tenace menée depuis 18 mois par son syndicat pour la justice et les droits syndicaux comme un combat mené au nom de l’ensemble de la classe ouvrière indonésienne. Il a rappelé la lutte de ses camarades qui, sous le régime Suharto, avaient payé de leur vie leur contribution à l’émergence d’un mouvement syndical indépendant en Indonésie. Son intervention marquait la toute première participation des travailleurs/euses de l’Indonésie à un Congrès de l’UITA. Tatyana Krylova, de la fédération russe des travailleurs/euses du commerce et de la restauration, est devenue quant à elle la première syndicaliste de Russie à prendre la parole devant un Congrès de l’UITA depuis les années 20. Elle a décrit la lutte menée par les travailleurs/euses russes pour former un syndicat indépendant chez McDonald's à Moscou, et appelé à une action syndicale internationale unie pour renforcer le travail de syndicalisation au sein des sociétés transnationales.

Le Congrès remercie le président sortant de l’UITA, Frank Hurt


Paul Andela, secrétaire international de FNV Bondgenoten, des Pays-Bas, a été élu à l’unanimité en remplacement du président sortant Frank Hurt. Ron Oswald a été réélu à l’unanimité au poste de secrétaire général.


Le nouveau président de l’UITA, Paul Andela, s’adresse aux délégués/es


Les actes du Congrès, y compris les discours, les résolutions et la nouvelle composition des organes suite aux élections seront disponibles sous peu sur le site Web de l’UITA.