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UITA
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Violence envers les travailleurs/euses des bananeraies en grève pour leurs droits en Équateur

Inséré sur le site web de l'UITA le 28-May-2002

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Un homme de la société armé attend pour faire feu sur les travailleurs/euses (SiD)

Les travailleurs/euses des bananeraies qui luttent pour leurs droits fondamentaux en Équateur font l’objet de violentes attaques. Aux premières heures du jour le 16 mai dernier, entre 300 et 400 hommes masqués – dont certains étaient armés – ont attaqué les grévistes des plantations de Los Alamos, sous contrat avec la société équatorienne Noboa, propriétaire de la marque Bonita. Selon les rapports, près d’une douzaine de travailleurs/euses ont été blessés/es, certains/es par balle. Les maisons des travailleurs/euses ont été pillées et des femmes agressées. Les rapports indiquent qu’un véhicule appartenant à la société accompagnait les attaquants. Les travailleurs/euses se sont défendus/es et ont retenu environ 40 des attaquants jusqu’à l’arrivée de la police. La grève se poursuit.


Un travailleur blessé a été emené d'urgence dans un hôpital local. (photo mise à disposition par SiD)


L’attaque a suivi des menaces faites plus tôt par des «gardiens de sécurité» privés à l’endroit des travailleurs/euses de la banane en grève pour obtenir la reconnaissance syndicale à la plantation Rio Culebra, de propriété danoise, dont la production est achetée par la société transnationale Dole. Le 15 mai, des hommes de main ont averti les grévistes que s'ils/elles n'abandonnaient pas leur lutte, ils/elles auraient à faire face à l’assaut d’une troupe plus importante «d’agents de sécurité» la nuit suivante..

Ces attaques sont une réponse à la plus grande vague d’activité syndicale depuis plusieurs décennies dans les bananeraies d’Équateur, où la violence avait dans le passé virtuellement éliminé les syndicats. En février, plus de 1 400 travailleurs/euses dans quatre plantations produisant pour Noboa avaient déclenché une grève pour appuyer leurs demandes de rémunération des heures supplémentaires, de soins et de centres de santé, de salaires décents et de reconnaissance syndicale; plus particulièrement le droit de s’affilier à FENACLE, la fédération syndicale qui tentait de syndiquer les travailleurs/euses des plantations.

En réponse à la grève, 124 travailleurs/euses en faveur du syndicat ont été licenciés et des centaines de travailleurs/euses sous contrats à court terme n’ont pas été rappelés/es au travail. La demande d’accréditation syndicale a dans un premier temps été refusée – sous le prétexte fallacieux que les travailleurs/euses n’étaient pas directement employés/es par Noboa – avant d’être accordée le 26 mai, lors d’une nouvelle demande déposée par le syndicat pour les trois sociétés qui gèrent les plantations d’Alamos et qui vendent leur production à Noboa.

La reconnaissance n’a toutefois pas mené à l’ouverture de négociations. Le harcèlement des syndicalistes, les transferts et le congédiement de trois dirigeants syndicaux ont poussé les travailleurs/euses à déclencher la présente grève le 6 mai. La réintégration des 124 travailleurs/euses licenciés en février et d’autres activistes constitue l’une des principales demandes du syndicat, avec les demandes d’ouverture de négociations sur les salaires, les conditions de travail et l’accès aux soins.

La lutte de Los Alamos a incité les travailleurs/euses d’autres plantations à agir. Le 1er avril, 500 travailleurs/euses se sont mis en grève sur des demandes similaires dans une autre plantation de Noboa, Hacienda Julia. À la mi-avril, les travailleurs/euses de Rio Culebra ont aussi quitté le travail pour obtenir la reconnaissance syndicale, des conditions de travail et des salaires décents et l'accès aux soins.

Noboa et les sociétés transnationales actives dans le pays (principalement Dole et Del Monte) ont tiré profit de la répression antisyndicale qui sévit depuis plusieurs décennies en Équateur, en produisant des bananes à faible coût dans des conditions effroyables, qui exercent une influence à la baisse sur tout le secteur. Human Rights Watch, l’organisation internationale respectée qui surveille l’application des droits humains dans le monde, a publié récemment un rapport qui met en lumière les conditions qui prévalent dans les bananeraies d’Équateur. Le rapport signale des dénis constants et ouverts des droits des travailleurs/euses, un recours important aux pires formes de travail des enfants, des conditions de santé et de sécurité effroyables et des pratiques environnementales destructrices, y compris une utilisation irresponsable des pesticides et des arrosages aériens, dans certains cas directement sur la tête des enfants travaillant dans les plantations.

Les travailleurs/euses équatoriens/nnes, par leur action, ont entrepris la plus forte contestation de l’exploitation et de la répression par les sociétés depuis plusieurs décennies. Leur lutte est celle des travailleurs/euses des bananes de partout dans le monde, parce qu’ils/elles visent à mettre un terme au nivellement par le bas et à relever les normes de l’ensemble de l’industrie. Votre soutien est requis de toute urgence.

Ce que vous pouvez faire


Écrivez à la société. La lettre ci-dessous peut vous servir de modèle:

Sr. Alvaro Noboa, Corporación Noboa
Fax: +593 42 444 093
Correo Electrónico: [email protected]


Estimado Sr. Noboa,

Nos han informado que 300 a 400 hombres encapuchados atacaron violentamente a los trabajadores bananeros en huelga de las plantaciones en Los Alamos en Ecuador, en la mañana del 16 de Mayo del año en curso. De acuerdo a las informaciones, algunos de ellos estaban armados. Al menos una docena de trabajadores ó más resultaron heridos en el atentado, algunos de ellos recibieron impactos de balas. Los hogares de los trabajadores fueron saqueados, y las mujeres maltratadas. Las informaciones indican que un vehículo de la compañía Noboa acompañaba a los atacantes.

Los trabajadores bananeros han logrado registrar legalmente a su sindicato, y las demandas de los trabajadores son enteramente justificadas. Ellos están buscando que sus compañeros despedidos sean reintegrados, salarios y condiciones de trabajo decentes y asistencia y prestaciones médicas. Yo apoyo estas demandas.

Así mismo, le urjo a repudiar públicamente la violencia contra estos trabajadores, a reconocer a los sindicatos de trabajadores y a entrar en negociaciones de buena fe, a reintegrar a todos los trabajadores que han sido despedidos y a cesar toda forma de acoso en contra del sindicato.

Continuaré observando de cerca el desarrollo de las operaciones de su compañía, incluyendo las plantaciones a quiénes Ud. compra bananas.

Atentamente,


(Traduction française)

M. Alvaro Noboa, Noboa Corporation
Fax: + 593 42 444 093
Courriel [email protected]

Monsieur,

J’ai appris que 300 à 400 hommes masqués avaient attaqué les grévistes des plantations de Los Alamos en Équateur au matin du 16 mai dernier. Selon les rapport, certains de ces hommes étaient armés. Près d’une douzaine de travailleurs/euses ont été blessés/es, certains/es par balle. Les maisons des travailleurs/euses ont été pillées et des femmes agressées. Les rapports indiquent qu’un véhicule appartenant à la société Noboa accompagnait les attaquants.

Les travailleurs/euses des bananeraies ont obtenu la reconnaissance légale de leur syndicat et leurs demandes sont entièrement justifiées. Ils demandent la réintégration des travailleurs/euses licenciés/es, des conditions de travail et un salaire décent, ainsi que l'accès aux soins. J’appuie ces demandes.

En conséquence, je vous appelle instamment à répudier publiquement la violence à l’endroit de ces travailleurs/euses, à reconnaître leur syndicat et à entreprendre des négociations de bonne foi, à réintégrer tous/tes les travailleurs/euses injustement licenciés/es et à mettre fin à toute forme de harcèlement antisyndical.

Je continuerai de suivre de près l’évolution de la situation dans les activités de votre société, y compris dans les plantations auprès desquelles vous vous approvisionnez.

Recevez, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.


Écrivez au gouvernement de l’Équateur

Ministro de Trabajo y de Recursos humanos
Ab. Martín Insua
Fax: + 593 2 256 3469/+593 2 250 3122
Correo electrónico: [email protected]
Cc: Presidente del Ecuador Dr. Gustavo Noboa
Fax: + 593 22 580 710/+ 593 22 580 753

Estimado Sr. Ministro,

Nos han informado que 300 a 400 hombres encapuchados atacaron violentamente a los trabajadores bananeros en huelga de las plantaciones en Los Alamos en Ecuador, en la mañana del 16 de Mayo del año en curso. De acuerdo a las informaciones, algunos de ellos estaban armados. Al menos una docena de trabajadores ó más resultaron heridos en el atentado, algunos de ellos recibieron impactos de balas. Los hogares de los trabajadores fueron saqueados, y las mujeres maltratadas. Las informaciones indican que un vehículo de la compañía Noboa acompañaba a los atacantes.

Los trabajadores bananeros han logrado registrar legalmente a su sindicato, y las demandas de los trabajadores son enteramente justificadas. Ellos están buscando que sus compañeros despedidos sean reintegrados, salarios y condiciones de trabajo decentes y asistencia y prestaciones médicas. Yo apoyo estas demandas.

Es inaceptable que inmediatamente después del registro legal de su sindicato, los trabajadores de estas plantaciones sean objeto de despidos, acoso, intimidación y ahora asaltos a mano armada. En consecuencia, le urjo hacer uso de sus buenos oficios a fin de asegurar que aquellos quienes organizaron y llevaron a cabo este atentado sean identificados y llevados ante la justicia, que todos los trabajadores despedidos a causa de su apoyo ó afiliación al sindicato sean reintegrados a sus puestos de trabajo, y que la compañía entre inmediatamente en negociaciones de buena fe con los sindicatos que representan a los trabajadores de Los Alamos y tras plantaciones que producen para Noboa.

Al respecto, continuaré observando de cerca el desarrollo de los eventos.

Atentamente,

(Traduction française)

M. Martin Insua, ministre du Travail et des Ressources humaines
Fax: + 593 2 256 3469/+593 2 250 3122
Courriel [email protected]

Monsieur le Ministre,

J’ai appris que 300 à 400 hommes masqués avaient attaqué les grévistes des plantations de Los Alamos en Équateur au matin du 16 mai dernier. Selon les rapport, certains de ces hommes étaient armés. Près d’une douzaine de travailleurs/euses ont été blessés/es, certains/es par balle. Les maisons des travailleurs/euses ont été pillées et des femmes agressées. Les rapports indiquent qu’un véhicule appartenant à la société Noboa accompagnait les attaquants.

Les travailleurs/euses des bananeraies ont obtenu la reconnaissance légale de leur syndicat et leurs demandes sont entièrement justifiées. Ils demandent la réintégration des travailleurs/euses licenciés/es, des conditions de travail et un salaire décent, ainsi que l'accès aux soins. J’appuie ces demandes.

Il est inacceptable que les travailleurs/euses de ces plantations, après la reconnaissance de leur syndicat, fassent l’objet de licenciements, de harcèlement, d’intimidation et maintenant d’une attaque armée. En conséquence, je vous prie instamment d’utiliser les recours nécessaires afin d’assurer que les personnes qui ont organisé et mené cette attaque soient identifiées et traduites devant les tribunaux, que tous/tes les travailleurs/euses licenciées en raison de leurs sympathies syndicales soient réintégrés/es et que la société entreprennent immédiatement des négociations de bonne foi avec les syndicats représentant les travailleurs/euses de Los Alamos et des autres plantations approvisionnant Noboa.

Je continuerai de suivre de près l’évolution de la situation.

Recevez, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.

Veuillez transmettre une copie de tout message expédié au secrétariat de l’UITA. Nous vous remercions à l’avance de votre solidarité et de votre appui.