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UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


Grève générale en Italie le 16 avril

Inséré sur le site web de l'UITA le 13-Apr-2002

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Le gouvernement de centre-droit du Premier ministre Silvio Berlusconi, depuis bientôt un an au pouvoir, envisage actuellement de modifier les dispositions de la législation du travail italienne qui protège les salariés/es des licenciements injustifiés.

L’Article 18 du Code du travail, entré en vigueur en 1966, oblige les employeurs à présenter une raison valable pour tout licenciement. Cet article est l’aboutissement de longues années de lutte du mouvement syndical italien pour la justice et la dignité des travailleurs/euses.

Pour satisfaire aux desiderata de Confindustria, la confédération des associations patronales italiennes, qui impute le ralentissement économique actuel à des lois rigides et à une main d’œuvre « non flexible », le gouvernement s’est lancé dans une campagne de démantèlement des droits et de déstructuration du marché du travail. A cette fin, il a demandé que le Parlement délègue le pouvoir législatif au gouvernement, lui permettant ainsi de modifier les lois par procuration. Par ce biais, le gouvernement échappe efficacement à toute obligation de discussions de bonne foi avec les syndicats, et contourne les exigences de la responsabilité démocratique.

Pour protester contre cette tentative faite par le gouvernement italien de modifier unilatéralement des clauses importantes du Code du travail, les trois confédérations syndicales italiennes, CGIL, CISL et UIL, ont appelé à une grève générale de 8 heures le 16 avril 2002.

Dans une déclaration conjointe, les trois confédérations ont indiqué qu’en choisissant de modifier l’Article 18 du Code du travail, le gouvernement « n’a pas seulement choisi de révoquer un droit fondamental des travailleurs/euses, il a également éliminé toute possibilité de discussion et a placé des obstacles sur la voie de solutions négociées pour d’autres questions ».

Un certain nombre d’employeurs ont publiquement fait part de leur opposition aux choix politiques de la direction de Confindustria et en particulier de son alliance avec le gouvernement Berlusconi et de son attitude conflictuelle face au mouvement syndical, rappelant l’efficacité du dialogue social et de la recherche de solutions négociées de ces dernières années. La conférence épiscopale italienne s’est également exprimée vigoureusement contre la volonté du gouvernement de restreindre les droits de la personne et contre son mépris implicite de la dignité des travailleurs/euses.

Dans une autre manifestation de mépris, M.Berlusconi a déclaré que la grève ne serait pas « générale », mais « partielle », du fait que les 21 millions de salariés/es du pays ne seront pas tous en grève. Ensemble, CGIL, CISL et UIL comptent 5,5 millions de membres salariés, qui manifesteront dans la rue le 16 avril pour faire passer un message clair au gouvernement et aux employeurs (le Premier ministre a également indiqué qu’il ne « craignait pas la rue »).

L'organisation régionale de l'UITA pour l'Europe, l'EFFAT, a fait savoir qu'elle marquerait son soutien à la grève générale en envoyant une délégation de syndicalistes européens à la manifestation de Rome. L'UITA a alerté ses affiliées du monde entier pour qu'elles appuient ce mouvement en envoyant des messages de solidarité aux affiliées de l'UITA en Italie: FLAI-CGIL, FILCAMS-CGIL, FAI-CISL, FISASCAT-CISL, UILA-UIL et UILTuCS-UIL.