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UITA
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Le CIC Danone débat de l'emploi

Inséré sur le site web de l'UITA le 27-Jan-2005

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Compte rendu de la réunion du CIC - Novembre 2004

Réunion du comité d'information et de consultation


Genève, 2-4 novembre 2004

Compte rendu de la réunion


Réunion préparatoire


Le secrétariat informe les membres syndicaux du CIC des suites données aux engagements pris lors de la réunion 2003:

 Mise en place d’un groupe de travail sur la gestion des carrières et l’employabilité: n’a pas eu lieu, mais cette question est le thème central de la réunion du CIC 2004.

 Groupe de travail sur la sous-traitance: ne s’est pas réuni, mais la direction a communiqué à l’UITA un projet de texte sur les normes fondamentales à respecter par les sous-traitants du groupe.

 Suivi des accords UITA/Danone : des discussions sont en cours sur le champ d’application des accords et le suivi de leur application.

 Branche biscuits : une réunion des affiliées de l’UITA a eu lieu le 25 octobre sur l’avenir de l’activité biscuits au sein du groupe.

Bruno Vannoni, Jean-Jacques Cazaumayou, Walter Kopp, Vincenzo Sgalla, Bruno Fournet, Abdel Bachkata, Paul Loridant, Kris Clymans, Leszek Kopczynski ont participé à la discussion. La question de la sous-traitance (interne et externe) est apparue comme devant être discutée de nouveau avec la direction générale afin d’en définir plus précisément les conditions.

Claude Faure (AXIA Consultants) a présenté aux participants l’analyse de la marche du groupe d’un point de vue économique et social. Il a précisé que ce travail avait été réalisé rapidement dans la mesure où il n’avait été contacté que peu de temps avant la réunion. Il a travaillé sur les chiffres 2003 mais a dégagé des tendances lourdes.

Il n’a pas contredit les craintes de certains syndicalistes qui pensent que le secteur biscuits va connaître d’autres réorganisations et donc d’autres pertes d’emploi.

Il a indiqué que la sous-traitance industrielle représentait 5% de la production totale du groupe.

La discussion a également porté sur les conséquences de la modification de la politique agricole commune de l’Union européenne qui entraîne une plus grande ouverture de l’Union européenne aux matières premières extérieures, sur la réduction des coûts logistiques, sur l’influence des modes de distribution aux consommateurs sur la production agroalimentaire.

Les délégués ont ensuite explicité les questions à poser à la direction.
Ont pris part à la discussion Abdel Bachkata, Kris Clymans, Robert Szewczyk, Vincenzo Sgalla, Denis Enfert, Bruno Fournet, Giuseppe De Leo, Cipriano Mesa, Walter Kopp, Jean-Jacques Cazaumayou, Daphné Lecointre et Claude Faure.

Réunion plénière


Franck Riboud a fait une présentation de la marche du groupe. Du point de vue économique et financier, les résultats sont bons malgré les difficultés rencontrées du fait du développement du hard discount (en Europe, 15 000 magasins en 1993, 32 000 en 2004), la faiblesse de la consommation dans certains pays (France), les pressions sur les prix (obligation de baisse sur certains prix en France). Le groupe doit se démarquer de l’industrie agroalimentaire traditionnelle et insister sur la dimension santé/plaisir.

Le débat avec les membres du CIC a porté sur :

 les questions logistiques : problème du transport par route ou par train. Le groupe est prêt à assumer le surcoût qu’entraîne le respect de l’environnement (pour Evian par exemple, le transport par train est 10% plus cher que le transport par camion) à condition d’avoir une flexibilité suffisante.

Les choix logistiques seront opérés sans à priori. Si nécessaire, la logistique sera externalisée.

Paul Loridant (CFE-CGC France, Evian) a regretté l’absence de communication et consultation préalable de la direction concernée avec les syndicats locaux sur la problématique du transport, notamment à la suite d’une polémique publique mettant en cause Evian. Le président en a convenu et a demandé à la direction RH de réfléchir aux moyens d’une meilleure communication.

 la distribution : les habitudes d’achat du consommateur évoluent. Les hypermarchés n’offrent plus un avantage au niveau des prix. Les marques distributeurs représentent environ 4% de la production du groupe. Danone n’est pas présent dans le hard discount qui ne distribue aucune marque nationale. La société est en revanche déjà présente dans le soft discount en Espagne (Dia) et en France (Ed). Toutefois, le groupe ne créera pas de capacités spécifiques à ce type de distribution.

 les relations concurrentielles entre usines du groupe : le président rappelle la nécessité de maintenir la compétitivité des usines vis-à-vis de la concurrence extérieure, mais aussi de viser à une meilleure rentabilité en interne. Il a confirmé qu’une réorganisation de la production sur les usines de produits laitiers frais en Normandie (ouest de la France) ne se ferait qu’à condition d’un accord unanime des syndicats concernés sur le projet. Il est prêt à prendre des engagements clairs sur la sauvegarde des emplois.

 S’agissant de l’usine de Rosenheim où 40 postes pourraient être supprimés du fait de la réduction des tonnages destinés à la France (assurés maintenant par l’usine de Ferrières), le président se pronconce d’une manière générale pour une production au plus près des zones de commercialisation, et sur la nécessité dans le cas spécifique d’ouvrir une discussion avec les syndicats des usines concernées.

 l’employabilité : le président souligne cet axe fort de la politique du groupe, qui consiste à assurer des possibilités de parcours professionnel dans la société ou au dehors par la formation.

 Les eaux en Italie : Franck Riboud décrit le paysage du secteur boissons en Italie, où Italaquae n’est pas en position de jouer un rôle central. Les marques du groupe sont insuffisamment connues et soumises à forte concurrence (San Benedetto, San Pellegrino). Il se prononce pour une association plutôt qu’une cession .

 les autres activités en Italie : la situation dans les produits laitiers frais est satisfaisante. Dans le biscuit, la fermeture de Locate devrait améliorer la situation. Le groupe investira dans les PLF en Italie et pourrait considérer un partenariat avec Barilla dans le biscuit.

 les activités en Pologne : face à la monté des marques distributeurs dans les pays d’Europe centrale et orientale, les activités du groupe en Pologne doivent devenir plus rentables. Un partenaire est recherché pour l’exploitation en commun, ou la reprise, de Jaroslaw.

 la panification-pâtisserie : le président annonce une volonté de relancer la panification et d’améliorer la qualité des produits de pâtisserie. Pour autant, la priorité reste la production de biscuits pour laquelle des plans de redynamisation sont prévus.

 les sauces Royaume-Uni : le président fera vérifier les raisons du licenciement de 25 personnes à l’usine HP de Birmingham alors que la croissance est de 6% et les résultats supérieurs aux prévisions. Le directeur général des ressources humaines Franck Mougin assure que l’entreprise assurera tous ses engagements en matière de maintien du niveau des retraites.

 la sous-traitance : le groupe recourt à la sous-traitance dans certains cas, notamment lors du lancement de nouveaux produits. Dans certaines situations (production biscuits Inde) la sous-traitance est un passage obligé. Le président se prononce en faveur de la discussion et le cas échéant de l’adoption d’une charte sur la sous-traitance.

Point EEB

Franck Mougin fait le point sur la restructuration du secteur des biscuits (plan EEB). Sur 2220 personnes concernées, 1897 solutions ont été trouvées, soit un pourcentage de 94%, dont 29% par mutations internes, 38% par reclassements externes, 20% par mesures d’âge et 13% par encouragement à la réalisation d’un projet personnel. Le taux de solutions est de 100% aux Pays-Bas, 100% en Belgique, 99% en Italie, 94% en Hongrie et 85% en France.

Les enseignements tirés de l’application du plan EEB est qu’il est difficile de gérer un plan de cet ampleur dans plusieurs pays à législation et réalités économiques et sociales très différentes, qu’il est préférable de ne pas globaliser le dossier, que le groupe a sous-estimé l’impact des médias, que les unités/pays qui sont entrées en négociation rapidement ont obtenu des résultats meilleurs que les autres, que le taux de solutions est plus élevé chez Danone que dans d’autres sociétés, et que l’absence ou la faiblesse du dialogue social dans ce secteur spécifique d’activité n’a pas permis d’anticiper les évolutions.

Franck Mougin a confirmé la cession des activités britanniques à UB. Cette décision lui semble de nature à mieux assurer l’avenir des activités et l’emploi dans ces usines.

Il a justifié les diminutions d’effectifs en Russie par le passage d’un système de distribution directe à un système externalisé. Il a confirmé l’intention de dynamiser l’innovation et de positionner davantage le biscuit par rapport au concept santé en insistant sur la principale composante, les céréales.

Evolution

André Mathieu a présenté le projet Evolution du groupe. Il a pour objectif de développer l’employabilité à l’intérieur et à l’extérieur du groupe en agissant sur quatre leviers : la formation, le parcours professionnel, l’organisation et le partenariat.

Les participants syndicalistes ont insisté sur :

 la nécessité de consultation du syndicat avant toute mise en oeuvre d’un projet de ce type ;

 la reconnaissance des acquis de la formation et la validation des compétences ;

 le caractère non obligatoire de la mobilité professionnelle et géographique ;

Réunion syndicale d’évaluation

Contribution du cabinet d’experts Axia: il est souhaité qu’Axia soit présent lors de la réunion d’évaluation pour analyser et commenter le contenu des déclarations faites en plénière par les représentants de la direction. Il est souhaité qu’à l’avenir la présentation des experts porte non seulement sur l’année précédente mais sur la première moitié de l’année en cours (dans la mesure où la réunion du CIC a habituellement lieu dans la deuxième partie de l’année). Il est suggéré que les experts mettent à disposition des comparaisons avec d’autres sociétés de l’agroalimentaire. Il paraît par ailleurs important de considérer les décisions sur les investissements et les restructurations en lien avec les décisions sur l’externalisation de la production. Le groupe syndical souhaiterait davantage d’information sur les lieux de production et les marchés, ainsi qu’une comparaison des volumes de production et des effectifs par CBUs. Il recommande une identification du volume et de la localisation des produits sous-traités.

Projet Evolution : le groupe syndical regrette que les syndicats ne soient pas associés aux premiers tests sur ce projet et que la direction n’en ait pas fourni une copie papier. Les camarades qui ont déjà expérimenté ce projet (Allemagne, République tchèque) sont encouragés à en transmettre une copie au secrétariat de l’UITA.

Comparatifs de situations : il est souhaité que le secrétariat réalise une étude comparative auprès des affiliées sur des éléments de base du contrat de travail (durée du travail, couverture maladie, formation, égalité femmes/hommes, absentéisme, etc.) dans les différentes CBUs du groupe.

Russie : Henri Lindholm (SEL Finlande) et Artur Lisowski (Solidarnosc Pologne) s’étonnent de la non-représentation des travailleurs employés par Danone en Russie. Il est précisé que le représentant syndical à l’usine Bolshevik de Moscou est souffrant et devrait se retirer de ses responsabilités .

Page internet : Il est demandé au secrétariat de l’UITA d’élaborer une page internet interactive qui serait accessible aux membres du CIC. Le secrétariat indique les difficultés rencontrées pour construire une page qui serait accessible à un nombre restreint et inclurait un programme automatique de traduction (indispensable pour permettre des échanges constructifs). Il s’engage toutefois à travailler en ce sens.