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UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


La privatisation d’un hôtel entraîne des attaques contre les droits syndicaux au Burkina Faso

Inséré sur le site web de l'UITA le 01-Nov-2004

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L’UITA lance un appel au soutien international en faveur de la Fédération nationale de l'alimentation et de l'hôtellerie du Burkina (FNAHB), l’une des affiliées de l’UITA au Burkina Faso. L’organisation fait face à des attaques contre les droits syndicaux fondamentaux dans le principal hôtel de la capitale, Ouagadougou.

L’an dernier, le gouvernement a sollicité des offres en vue de l’octroi d’un contrat de gestion privée pour l’hôtel Indépendance, où le syndicat était bien implanté. En juin 2004, le contrat a été octroyé à la Société Malienne de Promotion Hôtelière (SMPH), une société de gestion d’établissements hôteliers du Mali, un pays voisin.

Le 14 juin, des représentants/tes du syndicat ont pris part à une rencontre avec la SMPH, organisée sur l’initiative de la commission de privatisation du gouvernement afin de discuter entre autres du programme de la société et de ses répercussions pour les employés/es. Le syndicat a demandé que le personnel en place (comptant dans certains cas de nombreuses années de service) reste en poste après la privatisation, sauf dans le cas des employés/es souhaitant se prévaloir d’une retraite volontaire. La SMPH a accepté de tenir compte des préoccupations du syndicat dans une proposition révisée, mais le syndicat a, à compter de cette date, été exclu de toutes les négociations entre la commission de privatisation et la SMPH.

La SMPH a signé un contrat de gestion avec le gouvernement le 29 juillet, malgré des interventions répétées du syndicat afin de protester contre son exclusion des négociations. Le 27 août, tous/tes les employés/es ont reçu une lettre de licenciement, dont la signature constituait une condition de renouvellement d’emploi selon des contrats individuels temporaires d’un an.

Bien que les membres du syndicat aient signé les lettres, le syndicat a continué de se battre contre cet abus des droits syndicaux. Le syndicat exige des négociations sur l’avenir de l’emploi. L’action de la FNAHB est toutefois entravée par des lois du travail qui l’empêchent d’entreprendre des recours juridiques avant l’expiration des contrats individuels, dans un an. L’UITA a écrit aux ministres concernés ainsi qu’à la SMPH (qui nie tout lien avec ces événements et prétend que l’hôtel Indépendance est maintenant géré par une filiale constituée à la hâte au Burkina Faso, dont le président directeur général, incidemment, est le même que celui de la société-mère!). L’UITA discute également de la situation avec la Société financière internationale, le bras privé de prêt de la Banque mondiale, qui a accordé trois prêts importants à la SMPH.

Afin d’accroître la pression sur le gouvernement du Burkina Faso et l’inciter à assurer le respect des conventions de base de l’OIT sur la liberté syndicale et le droit à la négociation collective, l’UITA appelle à l’envoi de messages de protestation au Premier ministre du Burkina Faso, avec copie à la SMPH. Veuillez inscrire le nom de votre organisation dans l’espace indiqué en italique au début de la lettre et la signer. Le message ci-dessous peut vous servir d’exemple. Veuillez faire parvenir une copie de tout message envoyé au secrétariat de l’UITA afin que nous puissions les faire suivre à la FNAHB.

Nous vous remercions à l’avance de votre solidarité et de votre soutien.

Expédiez un message au Premier Ministre du Burkina Faso!


Monsieur le Premier Ministre
Paramanga Ernest Yonli
Burkina Faso
Télécopieur: 00226 50 308792

Avec copie au Directeur de la SMPH


Monsieur le Président Directeur Général
Mossadeck Bally
Société Malienne de Promotion Hôtelière
Bamako, Mali
Fax: 00 223 222 36 40

Monsieur le Premier Ministre,

Le (nom de votre organisation) a été informé par l'UITA du processus de privatisation de l'hôtel Indépendance à Ouagadougou.

Nous sommes outrés d'apprendre que lors de ce processus, aucune négociation concernant les conditions de maintien d'emploi ou de départs n’a eu lieu avec la Fédération Nationale de l'Alimentation et de l'Hôtellerie du Burkina, qui représente les employés/es de l'hôtel. Contrairement aux normes internationales et notamment aux Conventions du BIT que votre gouvernement est obligé de respecter dans ce domaine, les contrats d'emploi ont été modifiés et imposés sous menace de licenciement immédiat.

Nous vous prions en conséquence de veiller à ce que les droits fondamentaux des salariés/es soient rétablis et respectés et qu'une négociation sérieuse soit entamée avec les représentants/es syndicaux/ales en ce qui concerne les conditions de travail et d'emploi.

Les salariés/es et leur représentant syndical, FNAHB, ont tout notre soutien et nous allons suivre de près leur situation.

En vous souhaitant bonne réception de la présente, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'assurance de notre considération distinguée.

Signature



cc: SMPH