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UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


Réunion comité du groupe professionnel HRCT

Inséré sur le site web de l'UITA le 15-Jan-2004

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Santé et sécurité

Point 6-3 : Santé et sécurité


Ce point traite de certaines questions de santé et de sécurité qui concernent directement les salariés/es des hôtels et restaurants. Il n’aborde pas les questions générales de santé susceptibles d’avoir une incidence sur l’activité touristique comme l’épidémie de SRAS ou d’autres risques de santé pour les touristes. Cet aspect a été abordé sous d’autres points de l’ordre du jour, notamment 5-2 : tourisme durable.

VIH/SIDA


Une étude réalisée il y a plusieurs années par l’administration française à l’instigation de l’affiliée CFDT Services avait identifié un risque important de contamination chez les salariés/es des hôtels et restaurants, notamment les jeunes travailleurs/euses saisonniers/ères que leur mode de vie rendait particulièrement vulnérables. Par ailleurs, les personnes chargées en particulier du nettoyage des chambres courent un risque d’infection par piqûre, coupure et contact avec une personne contaminée. La question du VIH/SIDA est une question sérieuse pour les travailleurs/euses du secteur.
Au niveau international, un code de pratiques de l’OIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail a été adopté en 2001. Il définit une approche commune entre employeurs et organisations syndicales sur les questions de prévention, d’éducation, de formation, d’assistance, de droits des travailleurs/euses, de discrimination, de santé et sécurité au travail.
Le groupe Global Union (fédérations syndicales internationales, CISL, CSC-OCDE) a rappelé en décembre 2002 aux gouvernements les engagements pris au Sommet mondial du développement durable de Johannesbourg (août-septembre 2002) sur la mise en place de partenariats sur le lieu de travail pour combattre ce fléau dont souffrent 23 millions de travailleurs/euses, dont 17,5 millions en Afrique seulement.
La CISL et l’Organisation internationale des employeurs (OIE) ont signé le 12 mai 2003 un engagement commun intitulé « Combattre ensemble le SIDA ». Dans le cadre de cet engagement, des programmes d’action seront développés tant au niveau sectoriel qu’au niveau des entreprises.
L’IH&RA a produit un Manuel sur HIV/SIDA sur le lieu de travail, en collaboration avec le programme spécial des Nations unies UNAIDS. Le manuel de l’IH&RA est en priorité destiné aux employeurs et ne mentionne pas la place des organisations syndicales dans les dispositifs à mettre en place dans notre secteur.

Fumée passive


Des études récentes (voir plus loin) montrent que le taux de cancers du poumon est particulièrement élevé chez les salariés des hôtels et restaurants, notamment chez les personnes qui assurent le service de restauration. L’une des raisons invoquées est l’inhalation passive de fumée dans un environnement (restaurants, bars, pubs, night-clubs) où les clients fumeurs sont nombreux et la ventilation insuffisante.
Ceci a conduit les autorités de certains pays à imposer des législations contraignantes limitant, voire interdisant totalement de fumer dans les lieux publics et donc dans les restaurants.
Certaines organisations affiliées font une campagne active pour de meilleures conditions de travail dans ces établissements par l’interdiction de fumer. C’est le cas entre autres de l’affiliée australienne LHMU qui a lancé une campagne « Smoke Free 03 » visant à obtenir une interdiction totale de fumer dans les pubs et clubs.
Le 21 mai 2003, les 192 membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont adopté à l'unanimité la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (Framework Convention on Tobacco Control – FCTC). Cette Convention demande aux Etats d’imposer des restrictions à la publicité, au parrainage et à la promotion du tabac, un nouvel étiquetage et des contrôles de l’air intérieur, et de renforcer la législation contre le braconnage. Pour entrer en vigueur, cette convention doit être ratifiée par au moins 40 pays.
A New York, une nouvelle législation entrée en vigueur en avril 2003 interdit de fumer dans les bars, restaurants et clubs. Selon les propriétaires de ces établissements, cette législation aurait entraîné une diminution de 40% de la consommation car les fumeurs auraient à sortir périodiquement à l’extérieur pour fumer. Ils en prennent argument pour soutenir une campagne visant à s’opposer à des dispositions encore plus contraignantes devant entrer en vigueur le 24 juillet interdisant notamment de fumer même dans des établissements qui n’emploient aucun/e employé/e.
L’IH&RA soutient l’approche des propriétaires décrite ci-dessus. L’organisation internationale des hôteliers et restaurateurs coopère avec l’OMS sur les questions de santé, et notamment pour ce qui concerne la fumée passive. Elle encourage les associations nationales d’employeurs à intervenir auprès de leurs gouvernements respectifs sur la ratification possible de la convention de l’OMS et sur la législation nationale qui pourrait en résulter. L’IH&RA plaide pour une pression sur les gouvernements pour obtenir qu’ils considèrent comme alternative acceptable des solutions comme la ventilation filtrée et recyclage de l’air.

Etudes santé/sécurité


L’affiliée danoise RBF a présenté en mai 2002 les résultats d’une étude entreprise en coopération avec l’organisation des employeurs Horesta sur la santé et la sécurité dans les hôtels et restaurants. Selon les chiffres 2001 de l’Institut national de santé au travail, le taux d’hospitalisation et de mortalité est le plus haut pour les salariés/es des hôtels et restaurants en comparaison avec les autres secteurs. Le taux de cancer du poumon est plus important dans le secteur que dans n’importe quel autre secteur pour les hommes. Ceci se traduit finalement par une espérance de vie plus courte de 4,5 ans pour les salariés du secteur en comparaison à la moyenne nationale. Les promoteurs de l’étude indiquent la fumée (y compris l’inhalation passive), la consommation d’alcool, le stress et la longue durée du travail comme principales causes.
Début 2000, une étude basée sur les chiffres de l’Institut finlandais de santé au travail était rendue publique par l’affiliée PAM. Elle arrivait globalement aux mêmes conclusions, indiquant par exemple qu’entre 1991 et 1995, le taux de mortalité des serveurs de restaurants était le plus élevé du pays, supérieur même au taux de mortalité dans les forces de police.
Une étude similaire a été effectuée en 2001-2002 par l’affiliée suédoise HRF.