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UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


Réunion comité du groupe professionnel HRCT 2003

Inséré sur le site web de l'UITA le 15-Jan-2004

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Syndicalisation

Point 5-10 : Syndicalisation


Les questions de syndicalisation ont été abordées sous les différents points de l’ordre du jour, notamment par rapport aux catégories spécifiques des jeunes travailleurs/euses, des travailleurs/euses migrants/es, des femmes.
Le secrétariat a néanmoins estimé nécessaire de prévoir une discussion spécifique sur cette question car il a constaté une évolution préoccupante des employeurs vis-à-vis des syndicats. Les difficultés rencontrées avec le groupe Accor pour obtenir l’application correcte de l’accord signé en 1995 sur le respect du droit syndical en sont une illustration traitée sous point 6-4 : Transnationales.

Conflits


Un nombre significatif des conflits dans lesquels le secrétariat est intervenu en 2002 et 2003 avaient pour motif la volonté clairement affichée de l’employeur de se débarrasser à tout prix du syndicat formé ou en formation. Au Washington Jefferson Hotel, c’est par une coopération avec le syndicat Histadrout d’Israël menaçant l’hôtelier de boycott de son établissement par les équipages d’El-Al que le syndicat nord-américain a pu s’opposer victorieusement en janvier 2003 aux pratiques antisyndicales (intimidations, menaces de licenciement, discriminations, etc.) de l’employeur.
Au Grand Hilton Hotel de Séoul (Corée), le recours à la sous traitance pour le nettoyage des chambres début 2003 n'avait pas d'autre but que de sortir de l’effectif de l’hôtel les femmes de chambre syndiquées qui ont d’ailleurs par la suite perdu leur emploi.
Aux Philippines, la direction de l’hôtel Dusit Nikko de Manille a eu recours au lock-out et à des suspensions illégales pour se débarrasser du syndicat.
Le comité de la liberté syndicale du BIT, saisi par l’UITA, a reconnu dans ses conclusions adoptées en juin 2003 que le licenciement après arrestations et détentions de neuf syndicalistes de l’hôtel Pearl Continental de Karachi constituait un acte d’antisyndicalisme et a demandé leur réintégration. Il a dénoncé la collusion des forces de police avec la direction de l’hôtel.
Le secrétariat et le secrétariat régional pour l’Asie/Pacifique sont intervenus entre février et juin 2003 pour protester contre les licenciements décidés par la direction de Turtle Island Resort à Fiji et sa décision de ne pas appliquer l’ordre de reconnaissance de l’affiliée NUHCTIE délivré par le Ministère compétent. La direction ne dialogue qu’avec « l’Association du personnel » et refuse de recevoir les responsables de la fédération affiliée ou le secrétaire régional de l’UITA.
Le cas le plus flagrant est celui du Diamond Cliff Resort & Spa qui emploie plus de 400 salariés/es à Phuket (Thailande). Le 18 juin 2003, 22 syndiqués/es, dont 9 membres du comité syndical, étaient licenciés/es sur le champ le lendemain de l’élection des membres du comité. Dans un article récent du magazine de la chambre de commerce de Phuket, un membre de la famille propriétaire de l’hôtel présente le syndicat comme la source de tous les troubles et récuse quasi-ouvertement le droit des salariés/es des hôtels et restaurants de se syndiquer. Qu’un tel article puisse être publié par le canal d’un organisme comme une chambre de commerce en dit long sur la propagation d’une idéologie antisyndicale dans une partie apparemment croissante d’employeurs.

Relations sociales internationales


Le secrétariat s’est efforcé d’ouvrir des contacts au niveau international avec des sociétés transnationales.
La première phase de ces relations est la reconnaissance de l’UITA par les sociétés. Ce premier pas repose sur la capacité des organisations affiliées représentées dans la société, notamment celles du pays d’origine de la société transnationale, de convaincre les directions de l’utilité de relations sociales au niveau international. Elle procède aussi parfois, comme dans le cas de Shangri-La, de la reconnaissance de la capacité de l’UITA à être un interlocuteur international représentatif durant un conflit.
La deuxième étape du processus est la discussion de questions d’intérêt commun, en particulier lorsqu’un conflit se déclare ou est en gestation dans une filiale de la société transnationale. Les contacts au niveau international peuvent permettre d’échanger des informations et de suggérer des voies de résolution des conflits.
Une troisième étape peut être la négociation et la conclusion d’accords cadres sur des principes fondamentaux (droits syndicaux, égalité professionnelle, droit à l’information, droit à la formation, etc.). Ces accords peuvent inclure des mécanismes de contrôle de leur application.
Le secrétariat a jusqu’à maintenant des relations sociales au niveau international avec les chaînes hôtelières et de restauration suivantes : Shangri-La (après le conflit à l’hôtel de Djakarta), Compass, Sodexho, Accor et Club Méditerranée. Un accord cadre a été signé avec Accor sur le respect des droits syndicaux, un autre est en négociation avec le Club Méditerranée sur les droits syndicaux et la mobilité du personnel.

Action


La conférence du groupe professionnel HRCT (Malmö, 2001) avait souhaité la mise en place d’un groupe de travail sur les questions de syndicalisation. Il avait été décidé que ce groupe serait composé de Aage Jensen (RBF Danemark), d’un représentant de langue allemande et des membres du comité de direction (président, vice-président/es, secrétaire). Ce groupe ne s’est pas réuni avant l’assemblée générale du secteur tourisme de l’EFFAT en 2002, à la fois pour des raisons de calendrier et pour éviter de dupliquer le travail réalisé au niveau européen. L’intention était d’utiliser le débat et les échanges d’expérience au niveau européen pour une approche au niveau international.
L’assemblée générale des affiliées européennes du tourisme (Bruxelles, 2-3 octobre 2002) a mis la syndicalisation en point essentiel de son ordre du jour. Les débats ont tourné sur la nécessité pour le syndicat d’être plus proche des travailleurs/euses sur leur lieu de travail, de construire des campagnes ciblées sur les catégories défavorisées que sont par exemple les jeunes, les femmes, les travailleurs/euses immigrés/es. L’accent a été mis sur l’éducation et la formation des membres et des responsables syndicaux.
Une partie de la discussion a porté sur la mise en oeuvre de l’accord de réciprocité annexé aux statuts de l’UITA. Cet accord prévoit les modalités de prise en charge par l’affiliée du pays d’accueil d’un/e travailleur/euse syndiqué/e dans son pays d’origine qui prend un emploi à l’étranger. L’assemblée générale des affiliées de l’EFFAT du secteur du tourisme, prévue les 11 et 12 novembre 2003, prévoit de nouveau une demi-journée de présentation et d’échanges d’information et bonnes pratiques sur le recrutement de membres syndicaux.