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Une entente négociée met fin au long conflit chez Nestlé Corée

Inséré sur le site web de l'UITA le 01-Dec-2003

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Les membres du Nestlé Korea Labour Union ont voté à une très forte majorité ce matin en faveur d’une entente négociée de l’âpre conflit marqué par une grève et un lock-out de 145 jours dans les installations de Nestlé en Corée; entente intervenue au terme d’une intense séance de négociation qui aura duré toute la nuit. L’entente satisfait les demandes essentielles du syndicat et les membres ont commencé à reprendre le travail.

Le syndicat a déclenché une grève en juillet après que Nestlé eut refusé de négocier le transfert unilatéral de 4 salariés/es à une nouvelle unité de distribution, un geste perçu par le syndicat comme la première étape vers la sous-traitance et les licenciements. La société a assimilé la demande de négociations du syndicat à une ingérence indue dans les prérogatives de gestion. En août, Nestlé a fermé son bureau de Séoul et mis en lock-out les employés/es de sa seule usine en Corée, de son entrepôt et de ses centres de distribution à travers le pays.

Dans la foulée du lock-out, Nestlé Corée a fait une déclaration retentissante devant la presse industrielle coréenne et internationale, disant qu’elle étudiant la possibilité de transférer la production destinée au marché coréen dans d’autres pays, au premier chef la Chine. Dans une lettre datée du 9éme septembre 2003 et adressée à tous/tes les employés/es, le président-directeur général de Nestlé Corée, Sam Lee, faisait référence à des instructions du siège social de Nestlé l’invitant à préparer un plan d’affaires en vue du retrait de la production de Corée.

Puisque les Principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales interdisent explicitement le recours à des menaces de transfert de production dans le contexte d’un conflit de travail, l’UITA et la Korean Confederation of Trade Unions ont présenté une demande conjointe au Point de contact national de l’OCDE en Corée afin d’appeler le gouvernement coréen à rectifier l’infraction de la société aux Principes directeurs. Comme la direction de Nestlé Corée avait à plusieurs reprises invoqué l’autorité de la direction générale de Nestlé à Vevey, Suisse, l’UITA a aussi transmis la demande coréenne au Point de contact national suisse de l’OCDE à Berne. Cette demande a été accueillie dans les deux pays, et une délégation formée de représentants du syndicat coréen a rencontré le Point de contact national suisse au siège de l’UITA à Genève la semaine dernière.

La position du syndicat a encore été renforcée par la décision de la Commission des relations de travail de la province de Chungbook, qui a rendu jugement en faveur du syndicat le 16 novembre. La Commission a statué que «le refus [de Nestlé] de négocier avec la société et l’envoi de la lettre du 9 septembre 2003 [dans laquelle la société menaçait de transférer sa production hors du pays - UITA] constituent des pratiques de relations de travail déloyales et illégales». La Commission a déclaré que Nestlé «s’était livrée à toutes sorte d’actions d’intimidation et d’intervention» dans le conflit et ordonné à Nestlé de «s’excuser publiquement et par écrit de [ses] pratiques déloyales».

La nouvelle convention collective prévoit la création d’un comité conjoint du syndicat et de la direction afin d’examiner toute proposition de modification aux niveaux d’emploi, aux conditions de travail et aux classifications d’emploi pouvant découler d’une restructuration.

L’entente prévoit également des augmentations salariales de 5,5 pour cent. Nestlé Corée abandonnera également les poursuites civiles et les autres actions en justice entreprises contre le syndicat lors du conflit.